dimanche 2 juin 2013

Turquie : la colère contre le gouvernement s’étend à tout le pays

Turquie : la colère contre le gouvernement s’étend à tout le pays


Des centaines de personnes sont encore rassemblées, ce dimanche 2 juin, sur la place Taksim à Istanbul, désertée par la police après deux jours de violents affrontements.

Dans le reste du pays, de nombreuses villes ont connu des heurts similaires, comme à Ankara, où la police a tiré ce dimanche 2 juin des gaz lacrymogènes pour disperser un millier de manifestants.

La situation est très contrastée à Istanbul. La place Taksim en elle-même, où le ministre de l’Intérieur, Muammer Guler, avait promis qu’il ne donnerait pas l’assaut après le départ des forces anti-émeutes hier en milieu d’après-midi, est restée parfaitement calme, très festive. Des milliers de personnes y ont célébré la victoire toute la nuit.

Toutes les rues accédant à cette place sont ainsi restées barricadées et impraticables. Le quartier autour de la place est d’ailleurs très endommagé par les dépravations, mais une atmosphère bon enfant, très arrosée, y a régné toute la nuit.

En revanche, à un kilomètre à peine, le quartier de Besiktas sur les rives du Bosphore, où le Premier ministre a un bureau – et c’est sans doute lui qui était visé – a été le théâtre d’affrontements sévères jusqu’à très tard dans la nuit, et l’odeur des gaz lacrymogènes s’est répandue dans tout le centre-ville, jusqu’aux petites heures des l’aube.

Mais s’il y a encore eu des violences à Istanbul, la contestation ne s’arrête pas là et s’étend désormais dans tout le pays. De nombreuses autres villes sont touchées.

50 provinces mobilisées

Ainsi, il y a eu des rassemblements et des accrochages dans près d’une cinquantaine de provinces sur les 81 que compte le pays, et près d’une centaine de villes de Turquie ont connu des heurts similaires à ceux d’Istanbul. C’est dire l’ampleur de cette mobilisation.

Les heurts les plus sérieux ont eu lieu à Ankara et à Izmir surtout, où des banques et des bâtiments officiels ont entièrement brûlé.

Siva, Antalaya, Sentalya, Samsun, Mersin et Alaïa ont connu des incidents de même ampleur. Les affrontements à Istanbul et dans d’autres villes ont fait en deux jours 79 blessés, dont 53 civils et 26 policiers, a indiqué dans la soirée le ministre de l’Intérieur. Selon ses propos, la police a interpellé 939 manifestants au cours de plus de 90 manifestations survenues dans 48 villes.

Un bilan qui va certainement certainement évoluer .De nombreux Turcs se sont dits horrifiés de la violence excessive des forces de l’ordre pour réprimer les manifestations. Les Etats-Unis et l’Union européenne ont fait part de leur préoccupation. Amnesty International a même évoqué la mort de deux personnes.

C’est donc une situation quasi insurrectionnelle qui perdure en Turquie, sans possibilités de prévoir quand il y aura un retour à la normale.

Alter Info
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