lundi 27 mai 2013

Le front libanais de la guerre civile en Syrie

Le front libanais de la guerre civile en Syrie

Le Liban est en fait un nouveau front de la guerre civile en Syrie. Le leader du groupe chiite libanais Hezbollah le cheikh Hassan Nasrallah a déclaré samedi 25 mai une guerre intransigeante aux commandos syriens d’Al-Qaïda. 



Selon lui, les soldats du Hezbollah combattent déjà contre les islamistes syriens du côté de Bachar Assad. Deux missiles ont explosé le lendemain 26 mai aux confins Sud de Beyrouth, rempart du Hezbollah. Le conflit syrien se répand sur le Liban simultanément aux préparatifs à une conférence sur le règlement syrien.

L’armée syrienne libre en opposition au régime d’Assad a menacé d’infliger de nouveaux coups à Beyrouth et à Tripoli en réponse à l’ingérence des commandos du Hezbollah chiite dans le conflit syrien.

Selon les experts russes, la participation du Liban à la guerre syrienne était prédéterminée. Le Liban y participe en réalité depuis longtemps, dit le président de l’Institut russe du Proche-Orient Evgueni Satanovski :


« Le Liban est entraîné historiquement dans toute confrontation armée de la Syrie qui était contrainte inévitablement de participer à tout conflit armé au Liban. Le Hezbollah est le groupe chiite. La confrontation avec Al-Qaïda en Syrie dans le cadre des guerres religieuses est son état naturel ».

L’opposition syrienne au sein d’Al-Qaïda, ce sont essentiellement les sunnites, rappelle Evgueni Satanovski. Le Hezbollah a toujours poursuivi une lutte cruelle contre Al-Qaïda dans le contexte des guerres interconfessionnelles au Proche-Orient. Le régime au pouvoir du président Bashar Assad appartient à la branche alaouite des chiites.

Pour reprendre l’expression du cheikh Hassan Nasrallah, les islamistes intransigeants contrôlant les régions syriennes à la frontière avec le Liban menacent tant que chiites que toutes les communautés libanaises. Qui plus est, a-t-il ajouté, le Hezbollah ne tolérerait pas la « chute de la Syrie » qui conduirait, selon lui, à « la perte de la Palestine et à l’occupation du Liban par Israël ».

Il faut considérer le conflit en Syrie dans un contexte plus vaste de la confrontation interconfessionnelle au Proche-Orient, estime l’expert de l’Institut russe d’études stratégiques et d’analyse Serguei Demidenko :


« La frontière entre les chiites et les sunnites passe actuellement à travers la Syrie. C’est le front de leur lutte qui s’est déplacé d’Irak en Syrie. Le Hezbollah est l’un des détachements chiites de choc combattant contre les extrémistes sunnites. Ayant entrepris à l’époque l’intervention en Irak, les Etats-Unis n’ont pas réfléchi aux conséquences. La guerre entre les chiites et les sunnites en est l’une des plus sérieuses. C’est ce qui se produit en Syrie ».


Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a exhorté aujourd’hui les partisans du Hezbollah à se tenir à l’écart du conflit en Syrie. Or, il est peu probable que son appel exerce un effet sérieux. Le ministre russe des AE Sergueï Lavrov s’entretiendra tard dans la soirée le 27 mai à Paris avec le secrétaire d’Etat américain John Kerry et le chef de la diplomatie française Laurent Fabius sur les préparatifs à la conférence de Genève consacrée au règlement en Syrie.

Alter Info

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