mercredi 22 mai 2013

Affaire Tapie : Christine Lagarde convoquée en vue d’une mise en examen

Affaire Tapie : Christine Lagarde convoquée en vue d’une mise en examen



La Cour de justice de la République (CJR) envisage de mettre en examen Christine Lagarde, directrice du Fonds monétaire international (FMI) depuis 2011. L'ancienne ministre de l'économie et des finances de Nicolas Sarkozy (2007-2011) a en effet reçu une convocation, prévoyant son audition jeudi 23 et vendredi 24 mai, en vue d'une mise en examen pour "complicité de faux et détournement de fonds publics". Il lui est reproché son rôle dans la mise en œuvre du processus d'arbitrage ayant permis, le 7 juillet 2008, l'octroi de 403 millions d'euros à Bernard Tapie, dans le cadre de son litige avec le Crédit lyonnais, annonce le Monde.fr.

Les trois juges de la CJR s'interrogent aussi sur le fait que Mme Lagarde n'ait pas jugé bon d'intenter un recours contre la sentence arbitrale. Les juges gardent toutefois la possibilité d'accorder à Mme Lagarde, à l'issue de son audition, le statut moins accusatoire de "témoin assisté".

La CJR, seule habilitée à juger les actes des ministres commis durant leurs fonctions, ne semble pas être la seule à douter de l'intérêt du recours à l'arbitrage, décidé en 2007, alors que M. Sarkozy, ami de M. Tapie, venait d'accéder à l'Elysée. Le ministère du budget, dont les services ont toujours milité contre cette option, s'apprête également à prendre une initiative lourde de sens. "Si une atteinte aux intérêts de l'Etat est avérée, alors Bercy se constituera partie civile" dans le volet non ministériel du dossier, révèle au Monde Pierre Moscovici, ministre de l'économie et des finances. Les avocats de Bercy ont déjà pris attache avec les juges de droit commun. Cette procédure permettra à Bercy, avec un statut de victime, de disposer des pièces du dossier visant tous les acteurs du dossier – hormis Mme Lagarde.(…)

Ce sérieux coup d'accélérateur dans l'affaire devrait fragiliser les positions de Mme Lagarde au FMI. Pour autant, celle-ci conservera le soutien du pouvoir socialiste. Selon nos informations, François Hollande, lors d'une discrète rencontre à l'Elysée, au mois de mars, le lui a confirmé. "Mme Lagarde garde toute la confiance des autorités françaises dans ses fonctions à la tête du FMI, assure ainsi M. Moscovici. Je le redirai si nécessaire, par moi-même ou par l'intermédiaire du représentant de la France au Board du Fonds."

Traumatisée par la perspective de cette audition, Mme Lagarde a en outre reçu le soutien de ses collaborateurs, qui l'ont même récemment applaudie lors d'une réunion. L'ex-ministre des financesredoute toujours cette audition, confiant même à ses proches qu'elle a le sentiment de n'avoir été qu'un "instrument" – celui de Nicolas Sarkozy en l'occurrence – dans la gestion de ce dossier très politique.


Alter Info
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