vendredi 25 janvier 2013

Patriot : garantie de sécurité ou source de menaces ?

ЗРК Пэтриот Patriot нато турция порт Искендерун
Photо: EPA

Les missiles sol-air otanais Patriot seront mis en service en Turquie avant la fin de cette semaine. Cela a été annoncé par le général Gary Deakin.

Cependant les réactions à leur déploiement ne sont pas toujours positives en Turquie. Les adversaires de cette mesure organisent des protestations de masse. Des militaires étrangers arrivés en Turquie pour s'occuper de leur service deviennent les cibles d'attaques. Des partis de l'opposition ont pris l'initiative d'audiences parlementaires. Quelles sont les raisons de cette inquiétude de l'opinion publique turque?
La Voix de la Russie a posé cette question à Faruk Logoglu, vice-président du Parti populaire républicain, principale force de l'opposition, président du Centre eurasion des études stratégiques et député turc.
L'arrivée de ces Patriot en Turquie ne répond aucunement à nos intérêts. Premièrement, le gouvernement turc n'a pas réussi à donner une réponse exhaustive à son peuple sur les raisons de l'installation des Patriot. Il est également difficile de comprendre pourquoi les missiles sont déployés à l'heure acutelle. Le gouvernement affirme qu'ils sont déployés en raison des menaces qui pourraient émaner de la Syrie, notamment sous forme de tirs de missiles. Pourtant les désordres en Syrie durent depuis déjà deux ans. Pouquoi alors les ramener maintenant? Ces missiles vont-ils nous protéger réellement contre la Syrie? Nous continuons d'insister pour recevoir des réponses compréhensibles. Néanmoins le gouvernement n'a rien répondu ni au parlement, ni à l'opinion publique.
Deuxièmement, des protestations de masse ont gagné la Turquie, surtout les villes portuaires où arrivent les missiles. Le peuple est contre. Il paraît que les choses ne se calmeront pas dans l'immédiat. L'opinion turque est vivement préoccupée par l'arrivée des missiles de l'OTAN. Dans un pays démocratique qu'est la Turquie, le gouvernement devrait prendre en considération l'opinion de son peuple.
Enfin, dans l'arène internationale la Fédération de Russie et l'Iran se sont prononcés contre le déploiement de ces missiles. Des déclarations officielles à cet effet ont été faites par le ministère russe des Affaires étrangères et par des hommes politiques et des militaires iraniens. Cela veut dire que cette aventure de l'OTAN suscite le mécontentement de nos voisins. Le gouvernement turc devrait en tenir compte avant de prendre sa décision.
Une question se pose à la lumière de ce qui vient d'être dit : les missiles vont-ils combler les lacunes dans notre système de défense aérienne et renforcer la sécurité du pays ou, au contraire, vont-ils aggraver la situation régionale et constituer une menace à notre sécurité nationale?
Les experts divergent quant aux objectifs majeurs du déploiement des Patriot en Turquie. Les uns disent qu'ils protègeront Israël contre les missiles iraniens. D'autres estiment qu'ils assureront la sécurité de la base américaine d'Incirlik et des radars de l'OTAN en Malatya. Qu'en pensez-vous?
Toutes les versions que vous avez citées ont le droit à l'existence. Nous aussi, nous avons exposé de telles suppositions au niveau officielle. Pourtant le gouvernement le nie formellement, bien qu'il ait du mal à présenter des arguments tangibles en faveur de sa propre version. La question reste en suspens.
Qu'allez-vous entrpendre pour éclaircir la question?
Le gouvernement fait à sa guise sans tenir des consultations avec le parlement ou l'opinion publique. Nous avons demandé la tenue d'une réunion extraordinairie à ce sujet. Cette réunion doit avoir lieu dans les plus brefs délais et elle a à l'ordre du jour les questions susmentionnées. Nous espérons recevoir des explications satisfaisantes et claires du gouvernement pendant ces audiences. Le gouvernement doit présenter au parlement et l'opinion turque une information plus détaillée sur les questions aussi importantes et tangibles que sont le déploiement en territoire turc des systèmes de missiles et l'arrivée en Turquie de plus de 1 000 soldats étrangers. Hélas, il ne l'a pas encore fait.

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